Kanji zen MUSHOTOKU 無 所 得 – vn VÔ SỞ ĐẮC – Inatteignable personnellement – La vraie nature du profit est vide

La vraie nature du zen est non-substantielle « Ku » – Les buts de la méditation zen ne sont pas personnels, ni santé, ni bien-être


 

MU-SHO-TOKU est un kanji composé de trois éléments

 

Kanji Mu 無 : Pas – Il n’y a pas – Il n’existe pas .

Quelque chose de non saisissable, tel le temps qui s’enfuit à chaque instant, tel un bol troué, tel l’argent, le matériel qui circule, telle les pensées qui s’envolent au loin. Étymologiquement, le visuel montre un feu qui brûle des livres, symboles de mots, concepts, d’idées, de jugements, catégorisations.

Kanji Sho 所 : Substantiel. Soi. Personnel. 

Le visuel du kanji montre un lieu où aller, symbole du « parvenu », d’un objet que nous pouvons atteindre personnellement comme un but fixé, le matériel, le substantiel – que l’on tente de saisir, grappiller – pensées, mots, sensations, sentiments, argent .

Kanji Toku 得 : Réalisé, Atteint, Arrivé, Obtenu, Parvenu, Mesuré.

En chinois, c’est un verbe au passé signifiant que l’objectif est atteint, le but a été réalisé. Étymologiquement, le visuel montre une main (radical-clé) qui attrape un objet qui brille au soleil, tel un but. Le visuel montre également « une mesure », élément quantifiant l’objet à atteindre, ceci permet au bouddhisme de démarquer « toku », un objet mesurable par rapport à ce qui est illimité, incommensurable, tel le Ku absolu, la Vacuité ou l’Ether.

Mu sho toku- Il n’y a personne pour recevoir – Il n’y a rien à obtenir – A l’intérieur inatteignable – A l’extérieur point de prières

L’expression prise dans son intégralité

– A l’intérieur pas de personne pour recevoir profits et mérites

– A l’extérieur il n’y a pas quelque chose à prier

Au japon on dit Fuzeshin, Fuzebutsu, Fuzemotsu – Ce n’est pas l’esprit ce n’est pas Bouddha – Ce n’est pas même une seule chose

Pour les vietnamiens, nous vous recommandons ce lien et ce dictionnaire : https://phapthihoi.org/blog/tu-dien-phat-giao/vo-so-dac/

Kanji TOKUDO – Ordination Shukke et Zaike tokudo

 

Kanji Tokudo 得度 (Toku-Do) : Réalisation du salut – des êtres.

Généralement, dans le bouddhisme, Le terme « toku » s’utilise pour désigner « la réalisation » par exemple, Shukke Tokudo, litt. une personne (moniale) qui a quitté sa maison et qui parvient à sauver les êtres. En parallèle on trouve l’ordination de « zaike tokudo », une personne (laïc religieux) qui reste dans sa demeure et qui parvient à sauver les êtres (jap. tokudo, 得度). Do (sauver les existences, à ne pas confondre avec Do, la Voie) est l’ultime voeu des bodhissatvas.

Mu Sho Toku est le point culminant de l’enseignement du Mahayana et du Zen – et dans le texte contracté du Maka Hannya Shinyo – , on y affirme que la Vraie Nature, la racine de toutes choses est Ku, vide (vacuité, éther, absolu). Il ne s’agit pas d’existence et d’inexistence, on n’y oppose pas les existences au non-existences mais on observe profondément que toutes les existences ont été créées à partir des grands éléments: eau, terre, feu et vent. Dans le corps humain, le sang est un élément de l’eau, l’énergie est celui du feu, le souffle est le composant de l’élément air, les muscles sont les éléments de la terre.

Pour l’école Mahayana, il s’agit de voir simplement que la Vraie nature de toute chose, toute existence est Sans Substance Réelle et sans caractéristique propre. Les choses phénoménales – telle les vagues – se forment, viennent à l’existence en se composant, leurs formes apparaissent puis se désintègrent. Avec la loi de transmigration, quand les circonstances et opportunités arrivent à maturité, des phénomènes réapparaissent à nouveau. Il ne s’agit pas de dire que l’être existe ou n’existe pas mais de voir que seule une forme et un nom ont été nés.

On questionna le Bouddha Shakyamuni : « Quand une personne naît, qu’est-ce-qui est née ? Un nom et une forme – ou un corps et un esprit (skt. Rupa)

voir plus sur mushotoku

Les maîtres zen et les trois temps, passé, présent et avenir

Si le temps présent et le temps futur sont relatifs au passé, le temps présent et le temps futur existent dans le passé. Et si le présent et le futur n’existent pas dans le passé, comment le présent et le futur existent-ils relativement à ce temps. De plus, sans relation avec le temps passé, le temps présent et le temps futur ne peuvent pas être formés. Donc le temps présent et le temps futur ne peuvent être reconnus.

Le temps qui ne demeure pas ne peut être attrapé. Au contraire, le temps qui demeure peut être saisi, mais il n’existe pas. Mais alors le temps qui ne peut être saisi, comment peut-il être désigné ?

Taisen Deshimaru, Genjo Koan de Dogen, Enseignement Oral dans le Dojo, Ed. AZI