Enseignement aux débutants à propos de l’esprit zen
Si vous dites que ces choses existent, cherchez les, vous ne les trouverez nulle part. Si vous dites qu’elles n’existent pas, ce dont vous êtes constamment conscient est toujours là, présent … Je le répète: au moment où vous vous rendez compte que vous vous êtes distrait, regardez le lieu d’origine de cette distraction: elle n’a, finalement, pas d’origine L’état mental de la distraction naissante ne va nulle part dans les dix directions et il ne va nulle part ailleurs.
Extrait de Zen, Racines et Floraisons, Catherine Despeux, Ed. Hermès.
Le caractère des Han (jap. kanji ch.Hanyu) 心 désigne le cœur, l’esprit, la conscience, la pensée consciente … Son tracé dessine le muscle du cœur car selon la Chine ancienne, c’est là que réside la concentration consciente, l’origine et le commencement de l’esprit, la pensée « intuitive » ou 念 , en chinois Nien, en japonais Nen, vn. niệm, jap.
念 ou Nen est un instant de pensée ou une pensée non réellement consciente, automatique, que l’on reconnaît – sans analyse aucune. Cette pensée se différencie fondamentalement de la pensée figurative ou figuration ou pensée consciente.
La pensée consciente est désignée par le terme chinois simplifié 想 xiǎng ou le terme chinois traditionnel (jap. so, vn. tưởng). Dans cette catégorie on trouvera les pensées d’illusion, les pensées d’espérance, perceptions, les sensations …
Nous avons aussi ce terme chinois 認 (ch. ren, jap. nin , vn. nhận). C’est un caractère fondamental du bouddhisme qui signifie une « connaissance antérieure » dans la mémoire, on reconnait un fait, une forme, un visage … On pourra ainsi répondre à cette question « Quel est votre visage d’avant la naissance de vos parents ? »
Si on examine les différentes origines étymologiques de 念 , 想 et 認, on comprend immédiatement ce qui les différencie. Dans le cas de Nien (pensée intuitive, pensée instantanée) en chinois (jap. nen, vn. niêm) le cœur réside sous le toit du ciel, on pourrait dire qu’il s’agit de l’esprit de l’univers. Dans le cas de 想 ou Xiang en chinois, nous voyons un œil caché derrière un arbre, il s’agit de la pensée figurative, d’une perception, de l’idée que nous nous faisons au sujet de tel ou tel objet. Ce dernier n’apparaît pas « au soleil », devant nos yeux mais caché, voilé derrière un arbre.
Quand au terme 認, il désigne la reconnaissance d’un objet mis aux oubliettes de la mémoire. On reconnaît un objet mais on en a perdu les traces, trop lointaines dans nos mémoires abyssales … Ici, le caractère clé est la foi.
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