Le shiho certificat de transmission de Kodo Sawaki maître zen japonais

Le shiho, le certificat de transmission de Kodo Sawaki

Kodo respectait complètement Fuyokaryo qui lui disait : « Il faut que vous appreniez le Vrai Shobogenzo – moi, je ne suis pas tellement profond – et puis, il vous faudra apprendre non seulement le Shobogenzo mais également, auprès des autres écoles de Bouddhisme. »

Et c’est pourquoi, il était reparti à Nara.

 Question réponse sur le bouddhisme avec Taisen Deshimaru Mondo, Dojo de Paris

Février-Mars 1980 ?

 

Position du clip : 27:34

Traducteur : Etienne Zeisler.

Enregistrement : Philippe Coupey.

Transcription de l’archive : Reijo YB

 

 

Question : Qui était le Maître de Maître Kodo Sawaki ?

Taisen Deshimaru : Quoi ? Le maître du maître de Kodo Sawaki ? Kodo Sawaki a eu plein de maîtres. Finalement, pas tant que cela mais, celui dont il fut le successeur – de shiho est Koho[1]. C’est Koho qui lui donna l’ordination, alors qu’il avait 16 ans. Il avait toujours suivi, suivi … et puis, il était allé à Kumamoto où Koho était devenu chef de temple.

Alors, Koho lui avait présenté à un autre maître, un très grand maître qui habitait à Nara, au grand Ryu-ji. C’était maître Fuyokaryo[2]le maître auprès de qui il avait appris le Shobogenzo. Ce dernier lui avait dit : « Pour apprendre le Shobogenzo, il faut apprendre aussi le reste du bouddhisme ! ».

Par conséquent, Kodo était allé au Ryu-ji à Nara. Il avait étudié alors le Vijñāna . A cette époque là, il faisait zazen tout seul, pendant 3 ans, dans un temple vide.

Après, il a rencontré Oka Sotan, un grand, un très grand maître.

Puis, il reçut un shiho, le shiho nominatif – en premier, parce que Koho était mort mais il souhaita aussi recevoir le shiho de la succession de la lignée de Koho.

Alors, il a reçu le shiho du premier disciple, à qui Koho avait donné le shiho.  Il ne l’aimait pas (rires …) toujours, ils se battaient mais, il reçut un shiho nominal !

En vérité, il était le disciple de Koho. Le shiho, Kodo l’a reçu de … moi non plus, je ne m’en souviens pas … Il faut que je regarde sur mon ketsumyaku … Il y a moi, Kodo Sawaki et puis celui-là … (rires …) et puis Koho … J’ai oublié … il faut que je regarde.

En tout cas, au-dessus de lui, il y avait Koho, celui qui était le premier disciple[3] et puis ensuite, Kodo. Pour lui, Kodo, son vrai maître était Koho. Celui-là, le 1er disciple qui figurait sur le ketsumyaku, c’était seulement un nom. Ils étaient bons amis mais il était un peu étroit, il ne le respectait pas tant …

Mais l’éducation, la véritable éducation, il l’avait reçue de Koho – qu’il respectait beaucoup mais également, il y avait Fuyokaryo qui s’habillait toujours de cette couleur là, le gris. Il disait toujours : « Il était toujours très beau, très calme » Fuyokaryo l’éduqua aussi.

… Et puis dans sa jeunesse, il allait toujours mendier –takuhachi

Et moi, je suis allé dans ce temple, après la mort de Kodo Sawaki. Bien entendu, Fuyokaryo était déjà mort. Mais à cette époque là, il y avait une femme qui habitait là ; cette femme, elle habitait déjà le temple, à l’époque où Kodo Sawaki y séjourna, dans sa jeunesse, avant qu’il ait eu 20 ans … il venait boire du saké. Ils ramenaient beaucoup de riz, après la tournée de takuhachi. Et quand ils sortaient, exactement, ils ramenaient beaucoup de riz, ils donnèrent le riz à une femme qui lui donnait à boire. Et la femme faisait toujours gassho pour Fuyokaryo qui lui disait : « Il ne faut pas dire ! Il ne faut pas dire ! Il ne faut pas dire » Et la femme prenait alors un grand, grand air[4] … ?

Kodo respectait complètement Fuyokaryo qui lui disait : « Il faut que vous appreniez le Vrai Shobogenzo – moi, je ne suis pas tellement profond – et puis, il vous faudra apprendre non seulement le Shobogenzo mais également, auprès des autres écoles de Bouddhisme. »

Et c’est pourquoi, il était reparti à Nara. »

Kodo eut beaucoup de maîtres, il avait reçu beaucoup d’éducation. Il disait toujours : « J’ai reçu la part d’éducation de nombreux maîtres. » Mais pour lui, le maître, celui qu’il respecta pour le shiho, c’était le premier des maîtres, Koho.

« Il est mort tôt alors je ne suis pas si heureux. Après, je n’ai pas pu choisir un autre maître. » Mais comme il ne s’était pas sauvé, il n’avait pas fui, il pouvait alors recevoir l’éducation d’autres maîtres.

Moi aussi, quand Kodo Sawaki est mort, j’ai reçu le shiho de Yamada Reirin zenji. Mais, je ne l’ai pas reçu d’Uchiyama. Kodo Sawaki, lui, il l’avait reçu de son frère du Dharma – de l’un de ses condisciples alors, c’était exactement dans la lignée de Koho. J’ai reçu l’ordination de Kodo Sawaki mais le shiho nominal vient de Yamada, le chef d’Eihei-ji. C’est comme ça. Pour les maîtres, c’est très difficile …

Si vous, vous avez de la chance, si je puis vivre alors cela se passera exactement. Si maintenant, si je meurs maintenant, personne n’a le shiho (rires …). Le shiho, il faut que je le donne rapidement, rapidement, il faut que je donne … Alors, vous comprenez ?

( pause )

… Mais ne pas changer de maître, c’est important. Ne pas changer de lignée est très important. Mon maître nominal est Yamada mais il disait : « Votre maître est exactement Kodo Sawaki » même lorsqu’il était le chef d’Eihei-ji. Yamada respectait Kodo Sawaki. Ma véritable lignée est celle de Kodo Sawaki, vous comprenez ?

[1] Koho Shoryu : 1er maître de Kodo Sawaki qui l’avait ordonné quand il avait 16 ans

[2] Questionner Osho Kishigami

[3] Shokoku Zenko : Premier disciple de Koho Shoryo. Shokoku Zenko est la maître de shiho de Kodo Sawaki.

[4] Le son n’était pas clair dans l’enregistrement.